Nous avons interviewé Nicolas Blanquet, chargé d’investissement chez Picardie Investissement. Après un cursus à l’EDHEC en filière entrepreneuriat, et un début de carrière en commissariat aux comptes, il a rejoint la structure en 2015.
Picardie Investissement se positionne en accélérateur de croissance aux côtés des entrepreneurs de tous secteurs depuis 1985 dans les opérations de fonds propres : de la création à la transmission en passant par le développement et la croissance externe.
Quelle est la procédure pour faire financer son projet par Picardie investissement ?
Nous recevons des premiers documents qui doivent nous permettre de dégager un avis sur l’adéquation entre 3 points : l’Equipe – le Business Modèle et le Marché.
Ensuite nous demandons des documents complémentaires puis nous rencontrons les porteurs de projet pour aller plus loin.
Quelles sont les questions que se pose l’investisseur ?
En tant qu’investisseur, je dois répondre à cette question : est-ce que j’y investirais mon argent personnel ?
Pour cela, j’aborde plusieurs sujets tels que :
- L’offre, le positionnement, le produit ou le service
- Le marché, la concurrence, les éléments de différenciation, les barrières à l’entrée, la propriété industrielle
- Et bien évidemment des éléments chiffrés ainsi que les besoins financiers du projet
Quel prévisionnel financier est attendu ?
Si nous prenons le cas d’une société qui a déjà été créée, il est indispensable de donner des éléments sur ce qui a été réalisé. Cela comprend les comptes annuels si la société a suffisamment d’ancienneté. Il faut présenter les chiffres et le reporting qui apparaissent pertinents au regard de l’activité. L’investisseur a besoin de comprendre la dynamique dans laquelle se trouve la société.
Si nous prenons le cas d’une société à créer, il faut présenter un prévisionnel sur 3 à 5 ans. Mais gardez à l’esprit qu’il vaut mieux présenter un business plan sur lequel on se sent à l’aise, un prévisionnel que l’on estime pouvoir atteindre plutôt que de gonfler son fichier excel à tout prix. Puisqu’un fois les chiffres présentés, il faut être en mesure de les expliquer : comment atteint-on ce niveau de chiffre d’affaires ?, ce niveau de marge ?, cette croissance etc …
Enfin, il est important d’aborder le montant recherché en expliquant comment ce dernier sera utilisé et jusqu’à quel horizon ira la société avec ces fonds.
N’essayez pas de dissimuler certains éléments
Certains entrepreneurs ont tendance à gonfler les chiffres ou à oublier de mentionner des éléments.
L’entrepreneur invite l’investisseur à s’asseoir à sa table pour jouer avec lui. Peu importe les cartes, l’investisseur a besoin de les avoir toutes en main pour accepter de jouer aux côtés de l’entrepreneur. Et même si le jeu n’est pas parfait, l’investisseur ira en connaissance de cause et dira au dirigeant : ce problème, on va le régler ensemble.
Il n’y a rien de pire pour un investisseur que de découvrir des choses cachées une fois au capital. Cela peut dégrader la relation entrepreneur-investisseur.
Valorisation & start-up
La valorisation est un sujet à aborder le plus tôt possible avec les investisseurs. Au plus tard lors de la première rencontre.
La question à se poser est : où est-ce que je veux aller ?
Est-ce que je veux développer ma boite le plus loin possible, la céder à un industriel, m’introduire en bourse ? Les chemins à prendre ne sont pas les mêmes.
La valorisation va prendre en compte d’éventuelles preuves de concept déjà réalisées ou des éléments de propriété industrielle. Elle dépendra également du % que le dirigeant souhaite conserver et du prix que seront prêts à payer les investisseurs.
Je conseille aux entrepreneurs de bien choisir les investisseurs qui vous accompagneront car c’est ensemble que vous allez créer de la valeur.
3 conseils pour conclure
1. Sache où tu veux aller
2. Sache comment tu veux y aller
3. Anticipe ta levée de fonds
